Au plus fort de l’éclosion de la COVID-19, Yves Giroux, le directeur parlementaire du budget, avait estimé que le PIB du Canada chuterait de 12 % cette année, soit quatre fois plus que la plus forte baisse jamais enregistrée. Il a également prédit qu’il faudrait attendre deux ans avant que la conjoncture économique ne retrouve le niveau du premier trimestre de 2020.
La pandémie a entraîné beaucoup de perturbations. Dans de nombreux cas, des petites et moyennes entreprises n’ont pas accès aux mesures d’allègement financières, soit parce qu’elles ne répondent pas aux critères du gouvernement ou parce que les banques, qui cherchent à atténuer leurs risques, prêtent moins d’argent et exigent un respect plus strict des clauses. Par conséquent, plusieurs sociétés doivent poursuivre leurs activités avec moins de liquidités et plus de stocks, puisque les chaînes d’approvisionnement passent d’un modèle « juste-à-temps » à un modèle « juste-au-cas-où ».
Comment les entreprises devraient-elles réagir?
De nombreux propriétaires s’inquiètent de leur résilience à court terme : ils pensent à leurs marges brutes, mais devraient plutôt se concentrer sur d’autres éléments. Je conseille à mes clients de retourner à la table à dessin et de trouver des solutions intéressantes et créatives. Le moment est bien choisi pour leur demander de revoir leurs méthodes pour faire les choses autrement, en mieux.
Les entreprises qui braveront la tempête sont celles qui analysent d’autres facteurs, comme le rendement du capital investi par rapport aux coûts et au temps consacré. J’ai aidé une entreprise à apporter des ajustements dont elle tirera parti, comme une meilleure gestion du personnel. Ensemble, nous avons réussi à améliorer la productivité de 30 %. Le client a même avoué qu’il aurait dû passer à l’action il y a longtemps.
De façon générale, le moment est venu pour les entreprises de réexaminer leurs activités d’exploitation et de regagner la productivité perdue. Il est temps de passer du mode survie à la prospérité.
Que doivent faire les petites entreprises pour s’adapter?
D’abord, les entreprises devraient rappeler leur personnel au travail. Dans certains cas, les employés ne veulent pas revenir, car ils ne se sentent pas en sécurité ou parce qu’ils reçoivent la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Les Ressources humaines et les autres services peuvent s’unir pour régler une telle situation.
Une autre étape importante consiste à envisager la manière dont vous pouvez adapter vos canaux de vente. Certains clients qui, auparavant, étaient nerveux face à la technologie ont peut-être vu leurs préférences changer. Voilà une occasion de créer une nouvelle dynamique d’affaires. Il suffit de penser aux entraîneurs personnels : certains aident toujours leurs clients à retrouver la forme, mais le font en ligne, plutôt qu’en personne. Vous pourriez offrir le même contenu, dans un autre contenant.
Il vous faut aussi gérer soigneusement vos créditeurs. Pour ce faire, vous pourriez planifier vos paiements de façon stratégique, en accordant la priorité aux fournisseurs importants. Il est toujours possible de négocier des arrangements flexibles ou un échelonnement des paiements avec les autres fournisseurs.
De plus, la multiplication des relations et des partenariats est une autre caractéristique essentielle de la résilience. Si vous êtes un propriétaire d’entreprise qui compte sur un seul fournisseur, il faut changer votre stratégie. Vous ne pouvez compter uniquement sur ce fournisseur pour répondre à tous vos besoins dans le futur. Vous devrez également coordonner avec vos fournisseurs principaux pour vous assurer de pouvoir continuer à servir vos clients les plus importants. La communication et la collaboration sont primordiales. N’hésitez pas à amorcer des discussions concernant vos besoins en approvisionnement et l’engagement de vos fournisseurs. Par la suite, mettez en place des procédures conçues expressément pour vous assurer de la coopération de ces partenaires stratégiques et les retenir.
Que nous réserve l’avenir?
Nous ne connaissons pas encore l’ampleur des conséquences de la pandémie sur l’économie. Tous les secteurs seront touchés, y compris les chaînes d’approvisionnement. Les entreprises devront investir dans la planification et la gestion des risques pour reconnaître les défis et mettre en place des solutions pour les surmonter. Cette approche peut devenir coûteuse; ce faisant, les entreprises de plus petite taille pourraient devoir fermer leurs portes si leur proposition de valeur n’est fondée que sur le prix.
Cependant, cette perturbation ouvre également la voie à une multitude de possibilités. De nouveaux créneaux sont apparus et certains secteurs établis, comme la santé et le bien-être, sont en plein essor. De façon générale, les gens consomment les mêmes produits qu’avant, mais d’une autre manière. Les entreprises prospères sont celles qui s’adapteront aux changements.
Pour en savoir plus, communiquez avec Yohaan Thommy, PMP, CMC, associé, au 905.247.3254 ou [email protected].
Pour en savoir plus, consultez COVID-19 : le portail d’information et de conseils de MNP.
Vous y trouverez des stratégies et des outils pour aider votre entreprise à affronter la crise du coronavirus, à demeurer résiliente et à bien planifier la reprise de ses activités.